Crise énergétique : le coworking bon pour les freelances (et la planète) ?
Bye-bye les restrictions liées à la crise sanitaire. Bonjour la crise énergétique, les factures d’électricité (et les autres) qui explosent au visage, les pulls sur le dos pour économiser. Les espaces de coworking représentent-ils une alternative pour les freelances ?
Un diplôme d’ingénieur ne sera pas nécessaire pour faire le calcul : un espace de coworking représente facilement quelques centaines voire milliers de mètres carrés. Éclairés, chauffés, fournis en électricité et en machines à café. Quoi qu’il se passe. Un.e freelance qui travaille seul.e à domicile, paiera les mêmes charges adaptées à son espace. Alors, pourquoi ne pas fédérer les équipes, éviter les perditions et diminuer les factures des uns et des autres ?
En temps de crise énergétique, ne doit-on pas subsidier et encourager le choix d’un bureau partagé ?
En équipe, c’est mieux !
À l’instar des transports en commun, il est plus cohérent que les travailleurs ne restent pas isolés chez eux. Une logique qui s’applique également aux espaces de bureaux dans lesquels les travailleurs se présentent de manière aléatoire. Laurence Doucet est Marketing Leader chez SilverSquare « Dans cette veine-là, on a engagé des discussions avec le monde politique : en temps de crise énergétique, ne doit-on pas subsidier et encourager le choix d’un bureau partagé ? Un espace qui fournit les ressources énergétiques qui sont rares et qui sont chères. On pourrait même allier plusieurs espaces de coworking pour le faire. »
J’ai l’impression que les espaces de coworking jouent sur des économies de bouts de chandelles pour attirer de nouveaux clients.
Oui, mais bon…
Jonas Benazzi (Work And Meet) est un petit génie de l’entrepreneuriat qui a lancé tout un concept autour du coworking pendant la crise sanitaire. Très bien renseigné sur le sujet, il constate que les espaces qui permettent de partager le travail séduisent énormément les freelances et les startupeurs. « Ça concerne surtout les profils qui travaillent seuls, qui cherchent l’inspiration hors de leurs murs, et qui ont besoin d’établir une distinction entre leurs temps de travail et leurs moments de repos. Au-delà de cela, je pense que la crise énergétique a bon dos commercial… J’ai l’impression que les espaces de coworking jouent sur des économies de bouts de chandelles pour attirer de nouveaux clients. Parce que, selon moi, ce que chacun ne paiera pas chez lui, il le paiera au coworking, à peu de choses près. »
Un média flamand a réalisé tout un calcul savant pour déterminer le coût moyen pour une personne durant une journée de télétravail: 11 euros. Mine de rien, sur 30 jours, ça fait 330 euros. Le budget moyen mensuel d’un coworking selon quelques recherches sur Google. « Un abonnement mensuel chez SilverSquare vaut 325 euros, accès 24/7 dans tous les espaces du pays, thé et café à volonté… » souligne Laurence Doucet. Autre argument de poids : la planète ? Moins on consomme chacun dans notre coin, mieux on elle se portera…
Plus t’es gros, moins tu paies ?
Mais comme ces fameux espaces de coworking gèrent-ils la crise énergétique ? Laurence Doucet explique : « On a l’immense chance d’avoir été racheté par un grand groupe immobilier qui nous permet d’avoir une structure solide pour notre développement. Nous profitons également de tarifs fixes auprès de nos fournisseurs d’énergie jusqu’en 2025. Après ça, on devra certainement indexer nos prix. »
D’ailleurs Jonas Benazzi affirme que de tels espaces qui ouvrent 24/7 vont devoir revoir leur formule. « Les coworkeurs aiment savoir qu’ils peuvent y aller n’importe quand, mais ils sont assez peu nombreux à vraiment en profiter. Je ne pense pas que le service vaille financièrement la peine. »
Puis il y a les employés nomades
Pour celles et ceux qui privilégient l’argument du portefeuille à celui du climat, notons qu’il reste l’argument du carburant. Parce que des espaces de travail il y en a beaucoup, partout. Pour tout Liégeois qui travaille avec un client à Bruxelles, pouvoir effectuer ses tâches dans un espace de coworking en cité ardente au lieu de traverser plus de 200 bornes tous les jours, cela reste non négligeable… Right ?
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