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Le secteur du travail intérimaire, moteur de flexibilité et d’emploi en Belgique

Le secteur de l’intérim joue un rôle crucial sur le marché du travail belge. Chaque année, plus de 700 000 personnes trouvent un emploi grâce à ce secteur. Soit 2,5 à 3 % de l’emploi total. Ce chiffre comprend 400 000 Intérimaires réguliers et 300 000 étudiants. L’importance du secteur ne réside pas seulement dans la création d’emplois, mais aussi dans le soutien aux transitions de carrière et à l’activation des groupes vulnérables.

Ce ne sont là que quelques chiffres frappants tirés d’une étude exhaustive présentée à la demande de Federgon et réalisée par HIVA-KULeuven en octobre 2024. La fédération sectorielle a sollicité le Pr Ludo Struyven, Karen Huysmans, Tim Goesaert et Thomas Boogaerts, afin d’examiner le secteur de l’intérim dans une perspective plus large. Et d’étudier les typologies de carrière des Intérimaires. L’objectif ? Comprendre et documenter les dynamiques créées par le travail intérimaire sur notre marché du travail.

Paul Verschueren, directeur Research & Economic Affairs chez Federgon, explique comment l’intérim contribue à cette dynamique :

Pourquoi l’intérim est-il si important pour le marché du travail en Belgique ? « L’intérim crée une dynamique positive sur notre marché du travail, avec des possibilités d’afflux et de transit, de mobilité et d’inclusion. Même les groupes cibles défavorisés trouvent un point d’ancrage sur le marché du travail grâce au travail intérimaire. Le caractère activant de l’intérim est inestimable pour l’économie belge. »

Quels sont les résultats de la recherche qui sautent aux yeux ? « Ce qui est particulièrement frappant, c’est que 72 % des intérimaires travaillent encore après cinq ans. Pour une très petite minorité (2,8 %), il s’agit toujours d’un emploi en intérim. Ce qui confirme clairement le potentiel du travail intérimaire en tant que tremplin vers de nouvelles opportunités professionnelles. En outre, le travail intérimaire offre des solutions flexibles tant aux employés qu’aux employeurs qui doivent faire face à des pics de main-d’œuvre. »

Comment le secteur de l’intérim belge se compare-t-il à ceux des pays voisins ? « La Belgique se trouve dans une position unique grâce à la large acceptation sociale du travail intérimaire et au principe d’égalité qui offre aux Intérimaires le même salaire et les mêmes conditions de travail que les employés fixes. Néanmoins, il existe également des dispositifs intéressants dans des pays comme les Pays-Bas et l’Allemagne, tels que les contrats d’intérim à durée indéterminée. Une réelle opportunité pour le marché du travail belge. »

« Il serait possible d’expérimenter davantage les contrats intérimaires à durée indéterminée, ce qui permettrait d’investir davantage dans la formation et le perfectionnement. » – Paul Verschueren, Federgon

Profil des intérimaires

L’enquête HIVA-KULeuven montre que le secteur de l’intérim attire un large éventail de demandeurs d’emploi. La majorité des intérimaires sont jeunes (58,8 % ont moins de 35 ans) et de sexe masculin (61,7 %). Les niveaux d’éducation varient : 16,6 % ont un niveau d’éducation élevé, 37,8 % ont un niveau d’éducation secondaire et 26,7 % sont peu qualifiés. Il est intéressant de noter que si 74,4 % des intérimaires ont la nationalité belge, seuls 46 % sont d’origine belge. Cela souligne l’importance du secteur pour les personnes issues de l’immigration.

Impact durable sur les carrières

Une analyse fouillée des parcours professionnels sur une période de cinq à neuf ans révèle que le travail intérimaire est souvent un tremplin vers un emploi à long terme. Pas moins de 72 % des intérimaires conservent un emploi après cinq ans. La plupart du temps en dehors du secteur de l’intérim. Seuls 11 % d’entre eux se retrouvent dans une situation d’inactivité de longue durée, telle que le chômage ou l’invalidité.

Pour les groupes cibles vulnérables, l’impact du travail intérimaire est particulièrement élevé :

  • Demandeurs d’emploi de longue durée : 35 % accèdent à un emploi durable par le biais de l’intérim.
  • Jeunes diplômés : 19 % passent de l’enseignement à un emploi à temps plein par le biais de l’intérim.

Paul Verschueren ajoute : « L’étude indique que nous pouvons consacrer encore plus d’efforts aux parcours de transition afin d’aider les personnes à franchir de nouvelles étapes dans leur carrière. Mais aussi à la réintégration des personnes en incapacité et inactives. »

La flexibilité comme atout

La flexibilité est une caractéristique importante du travail intérimaire. Pour certains travailleurs (comme ceux du secteur de la santé), il offre la possibilité de piloter leur propre carrière. Ces travailleurs choisissent consciemment le travail intérimaire ou le freelancing en raison de la liberté et de la flexibilité qu’il offre.

Le travail intérimaire est en outre une solution pour les entreprises qui cherchent à absorber les pics des besoins en main-d’œuvre. Pour les employeurs, il offre la flexibilité nécessaire pour engager du personnel externe en plus de leurs collaborateurs fixes. Paul Verschueren souligne : « Moins de 2 % des intérimaires choisissent consciemment l’intérim comme solution permanente, preuve directe que la grande majorité considère l’intérim comme une étape vers une carrière durable. »

« Moins de 2 % des intérimaires choisissent consciemment le travail intérimaire comme solution permanente, preuve directe que la grande majorité d’entre eux considèrent le travail intérimaire comme une étape vers une carrière durable. » – Paul Verschueren, Federgon

Dynamique socio-économique

Le secteur affiche des niveaux impressionnants d’inclusion et de mobilité. Mais les défis restent importants. Un exemple ? Les carrières dépendent souvent de facteurs socio-économiques et le risque de retomber dans l’inactivité reste élevé pour les groupes vulnérables. On pense ici aux parents célibataires et aux personnes d’origine étrangère.

Paul Verschueren ajoute : « Nous devons continuer à investir dans l’expertise et la mise à disposition d’outils pour mieux soutenir les groupes vulnérables et réintégrer les personnes en incapacité de travail. »

Recommandations aux politiques

Le coût élevé de la main-d’œuvre reste un enjeu pour les employeurs belges. En particulier dans un secteur où de nombreux travailleurs sont issus de groupes cibles vulnérables. Paul Verschueren souligne la nécessité de prendre des mesures susceptibles de réduire ces coûts et de soutenir les employeurs. « Il est possible d’expérimenter davantage les contrats d’intérim à durée indéterminée, ce qui permettrait d’investir davantage dans la formation et l’amélioration des compétences. »

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Geert Van Cauwenberge
Na een loopbaan van 25 jaar bij een toonaangevende vakinformatieleverancier startte Geert in 2019 als freelance copywriter-eindredacteur-vertaler, met een specialisatie in B2B-content en promotionele communicatie in onder meer hr, finance, tax, accounting, legal en HSE. Onder het motto ‘Easy reading is hard writing’ tovert hij brondocumenten en onderzoeksrapporten om tot vlot geschreven nieuws- en contentartikels. Après une carrière de 25 ans chez un éditeur d'informations professionnelles bien connu, Geert se lance en 2019 comme rédacteur-traducteur freelance, spécialisé dans le contenu B2B et les communications promotionnelles pour les rh, la finance, la fiscalité, la comptabilité, le droit et HSE. Sous le motto ‘Easy reading is hard writing', il vulgarise des documents sources et rapports d'études en articles d'actualité et de contenu. Voir tous les articles de #Geert Van Cauwenberge