"Exploring the future of work & the freelance economy"
SLUIT MENU

Ann Cattelain, CEO de Federgon lance un appel au monde politique : « Donnez-nous la liberté d’entreprendre. Nous pourrons préparer le marché du travail du futur. »

Six responsables politiques débattent de l’avenir de notre marché du travail. C’était le 14 mars 2024 lors de l’AG de Federgon à Bruxelles. Comment les (futur·e·s) décisionnaires politiques de notre pays envisagent-ils/elles des questions comme la migration de la main-d’œuvre, l’apprentissage continu, le travail faisable et la rémunération ? On vous raconte tout.

Comment peut-on augmenter le taux d’emploi en Belgique ? Quelle est l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie pour les travailleurs ? Quels sont les principaux défis à relever pour concevoir une politique de migration de la main-d’œuvre efficace ? Et quel rôle les partenaires publics et privés jouent-ils dans la restructuration des entreprises ?

Ces questions et d’autres ont été abordées lors de l’assemblée annuelle 2024 de Federgon. Au cours d’un débat politique, 6 personnalités politiques ont eu l’occasion d’exprimer leur point de vue en la matière : Valérie Glatigny (MR), Tom Ongena (Open Vld), Gilles Vanden Burre (Ecolo), Axel Ronse (N-VA), Delphine Chabbert (PS) et Robrecht Bothuyne (cd&v).

Ann Cattelain, CEO Federgon : First things first

En introduction à ce débat, Ann Cattelain, CEO de Federgon, a présenté le contexte de travail des employeurs et des travailleurs à l’horizon 2024. « Notre mémorandum formule 14 propositions concrètes pour accroître le nombre de personnes au travail, aider les employeurs à trouver les bons talents et redonner de l’oxygène à la sécurité sociale. »

« Un marché du travail qui fonctionne bien garantit en effet plus de prospérité et de cohésion sociale dans notre société. Federgon accompagne chaque année plus d’un million de personnes vers l’emploi. Objectif ultime ? Une carrière stimulante et enrichissante. À cet égard, l’outplacement taillé sur mesure, le bien-être au travail, un environnement de travail inclusif et diversifié, de même que le développement personnel, occupent une place prépondérante. Le retour des malades de longue durée à un emploi (faisable) devrait également être une priorité politique. »

Laissez-nous entreprendre en toute liberté, et engagez-vous à simplifier l’administration et à lever les barrières qui gênent la main-d’œuvre

Aux responsables politiques de notre pays, Ann Cattelain adresse un message clair : « Laissez-nous entreprendre en toute liberté, et engagez-vous à simplifier l’administration et à lever les barrières qui gênent la main-d’œuvre. Proposez aussi une vision claire pour l’avenir du secteur des chèques services, en garantissant une stabilité financière suffisante pour les prestataires de services. »

Débat de nos décideurs politiques

Politique d’activation

Comment nos responsables politiques comptent augmenter le taux d’activation ? Voici la première question posée aux décisionnaires politiques présent·e·s lors du débat. En 2023, le taux d’emploi de la population active était de 72,1 %, soit une légère augmentation par rapport à 2022 (71,9 %). Les différences entre les régions sont toutefois importantes : en Flandre, 76,8 % des personnes âgées de 20 à 64 ans travaillent, contre 66,5 % à Bruxelles et 65,5 % en Wallonie. Or, pour atteindre un taux d’emploi de 80 % en 2030, quelque 550 000 actifs supplémentaires devront être engagés.

La gauche entend redoubler d’efforts pour augmenter les salaires (minimaux) des travailleurs, améliorer les conditions de formation et encourager la flexibilité du travail. Une collaboration plus étroite entre les services publics d’emploi et de formation (VDAB, Forem et Actiris) est également au centre de ses préoccupations. La droite, quant à elle, privilégie des mesures concrètes telles que la limitation des allocations de chômage dans le temps (pour les -55 ans), la défiscalisation des heures supplémentaires, la généralisation du système des emplois flexibles et l’assouplissement du régime de travail des étudiants. Il sera difficile, lors d’une prochaine législature, de repousser la réforme fiscale — qui pèserait moins sur la main-d’œuvre — dans notre pays.

Migration de la main-d’œuvre

Il reste aussi beaucoup à faire en matière de migration de la main-d’œuvre, que ce soit entre les régions ou avec les pays voisins. Les chiffres sont éloquents : en Flandre-Occidentale, à la frontière de la Wallonie picarde et de la France, seuls 1 300 travailleurs wallons sont employés, contre 14 000 travailleurs français. Comment se fait-il que les talents wallons aient tant de mal à se frayer un chemin vers les entreprises flamandes (et bruxelloises) ?

À gauche, des voix s’élèvent pour réclamer une coopération encore plus intensive entre les services publics d’emploi et de formation. Pour les travailleurs étrangers, la demande d’un permis unique devrait être plus rapide et plus facile. Une autre piste envisageable consisterait à réduire la charge administrative pour les chefs d’entreprise qui souhaitent recruter des talents à l’étranger. À droite, des voix s’élèvent pour préconiser un enseignement et une formation (linguistique) supplémentaires à l’étranger, en insistant sur l’intégration à partir du pays d’origine.

Ces propositions politiques sont conformes à celles formulées par Federgon dans son mémorandum. « Nous suggérons notamment d’étendre la plateforme Working in Belgium aux diplômes mixtes, de proposer les métiers en pénurie comme motif d’emploi intérimaire et d’élaborer un programme précis en matière de logement des travailleurs migrants », a déclaré Ann Cattelain.

Rémunération du travail

Tous les partis politiques sont unanimes : dans notre pays, travailler devrait rapporter davantage. « Les personnes qui travaillent devraient avoir beaucoup plus d’argent de côté à la fin du mois que si elles ne travaillaient pas », déclare Ann Cattelain. « Notre mémorandum fait valoir que si la différence entre travail et inactivité est plus grande, les entreprises seront plus à même de recruter de la main-d’œuvre. Federgon prône la mise en place de mécanismes incitatifs complémentaires, en liant les prestations sociales aux revenus. Faciliter le cumul des prestations sociales et des revenus du travail — en particulier pour les personnes très éloignées du marché de l’emploi — revêt également de l’importance. »

Tous partis politiques confondus font l’unanimité autour de la mise en œuvre de ces propositions. Une personne ne devrait plus perdre son droit aux allocations parce qu’elle se retrouve sur le marché du travail. Les responsables politiques plaident par ailleurs en faveur d’une augmentation du salaire minimum. Histoire de combler l’écart entre allocations et salaire minimum. Et pourquoi — dit l’un des partis de droite — ne pas créer un registre par personne contenant toutes les prestations sociales (au niveau interrégional), puis plafonner celles-ci à 80 % du salaire minimum d’un travailleur ?

Mise à l’emploi des travailleurs âgés

L’âge ne devrait plus être un frein pour se maintenir au travail plus longtemps. Des chiffres récents de Randstad indiquent que la durée moyenne d’un outplacement en 2023 était de 131 jours, soit 12 % de moins qu’il y a dix ans. Point positif, ces délais ont surtout diminué pour les travailleurs plus âgés.

Cette question rassemble toutes les formations politiques, bien qu’elles divergent sur les solutions à mettre en œuvre. À gauche, les incitants financiers pour les parcours de reconversion des travailleurs âgés, les programmes de tutorat et de développement personnel occupent le devant de la scène. À droite, sont nombreux les partisans de l’abandon progressif des systèmes de chômage avec complément d’entreprise (RCC), du travail adapté pour les travailleurs âgés (afin que les personnes inactives retournent aussi au travail) et de la limitation des allocations de chômage pour tous les groupes d’âge. La mise en œuvre du système très apprécié Flexijob dans un maximum de secteurs peut aussi permettre aux employeurs à la recherche de talents de penser aux collaborateurs qualifiés.

Apprentissage tout au long de la vie

« Notre mémorandum Federgon le dit noir sur blanc : nous devons passer d’un droit à la formation à une culture de l’apprentissage tout au long de la vie. Un compte épargne-formation pour chaque citoyen, quel que soit son statut professionnel, peut appuyer et encourager ce changement », indique Ann Cattelain. Quel est le point de vue des responsables politiques à ce sujet ?

La droite reconnait volontiers l’importance d’un personnel bien formé, mais ne se montre pas enthousiaste à l’idée de recourir à des mesures obligatoires, comme un nombre fixe de jours de formation par employé ou l’élaboration d’un plan de formation. Sans parler du préfinancement et de la charge administrative que ces dispositions obligatoires impliquent. Donnez aux employeurs la liberté de définir eux-mêmes cette thématique et offrez-leur des incitants fiscaux. Veillez à ce que le financement des services publics de l’emploi et de la formation soit axé sur les résultats, sur la base de critères d’emploi effectifs.

La gauche quant à elle se focalise sur l’adaptation des contenus éducatifs, des compétences pratiques à la numérisation. Un engagement vis-à-vis de l’apprentissage en alternance peut également s’avérer utile à cet égard. Travailler en partant du « Talent » et de l’enthousiasme d’une personne confrontée à une difficulté d’apprentissage peut constituer le point de départ d’une carrière passionnante.

Aftermovie

Un débat politique mais légèrement différent…

Regardez l’aftermovie de l’AG de Federgon du 14 mars 2024 via YouTube.

Continuez sur votre lancée :

Geert Van Cauwenberge
Na een loopbaan van 25 jaar bij een toonaangevende vakinformatieleverancier startte Geert in 2019 als freelance copywriter-eindredacteur-vertaler, met een specialisatie in B2B-content en promotionele communicatie in onder meer hr, finance, tax, accounting, legal en HSE. Onder het motto ‘Easy reading is hard writing’ tovert hij brondocumenten en onderzoeksrapporten om tot vlot geschreven nieuws- en contentartikels. Après une carrière de 25 ans chez un éditeur d'informations professionnelles bien connu, Geert se lance en 2019 comme rédacteur-traducteur freelance, spécialisé dans le contenu B2B et les communications promotionnelles pour les rh, la finance, la fiscalité, la comptabilité, le droit et HSE. Sous le motto ‘Easy reading is hard writing', il vulgarise des documents sources et rapports d'études en articles d'actualité et de contenu. Voir tous les articles de #Geert Van Cauwenberge