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Conseils aux indépendants-freelances qui veulent être payés à temps

Les retards de paiement. Le problème numéro 1 des indépendants-freelances. Faits, chiffres, témoignages et bons conseils… NextConomy est allé sur le terrain. Pour on vous donne quelques pistes de résolution !

En tant que freelance, vous avez certainement déjà dû faire face à des retards de paiements de vos clients. Et pour cause, selon une étude de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique), pas moins d’un tiers des factures émises par les entreprises belges sont payées en retard. C’est énorme.

Si cette situation peut moins prêter à conséquence pour les grandes entreprises à la trésorerie imposante, elle représente un risque réel pour les plus petites structures et les indépendants. “Une facture payée en retard, c’est une impossibilité de payer un loyer, des échéances sociales, la TVA ou des factures d’énergie…”, explique Grégory Desmot, Directeur de la BU Petites Entreprises chez Cegid. “Cette gestion administrative des factures en retard est extrêmement chronophage pour des freelances dont le revenu dépend fortement du temps investi dans la recherche de nouvelles missions”.

L’effet boule de neige

“C’est bien connu, dans les situations de crise, les gens préfèrent conserver leur argent sur un compte le plus longtemps possible”, poursuit Grégory Desmot. Pas étonnant qu’après les crises successives que nous avons vécues depuis 2020, le flux de paiements se soit progressivement réduit : “On estime aujourd’hui en Belgique que la somme en suspens entre les clients et leurs fournisseurs avoisine les 12 milliards d’euros”. Ce qui crée un effet boule de neige et met à mal les freelances et les petites structures.

Pour certains c’est une perte de motivation. Mais pour d’autres, c’est peut-être synonyme de refus de contrats très intéressants. Faute de trésorerie. Voire la faillite. Un comble pour des structures dont le business model est parfois particulièrement prometteur.

Maximum 30 jours ?

Que l’on ne s’y trompe pas, la loi belge prévoit bel et bien des dispositions pour protéger les travailleurs indépendants contre les retards de paiement. Il s’agit notamment de la loi sur les pratiques de marché et la protection du consommateur.

Elle oblige les entreprises à payer leurs factures dans un délai maximum de 30 jours à compter de la date de réception de la facture. Un délai de paiement dépassé offre le droit au travailleur indépendant de réclamer des intérêts de retard, ainsi que des frais de recouvrement.

Mais dans les faits, qui aurait les épaules assez solides pour entamer des procédures judiciaires contre une entreprise qui pèse parfois lourd sur l’échiquier économique. “D’autant plus qu’un freelance n’a pas nécessairement envie de se fâcher avec un de ses clients”, explique Grégory Desmot.


Les chiffres :

  • 12 milliards: somme estimée en suspens entre les clients et leurs fournisseurs en Belgique
  • 1/3 des factures émises par les entreprises belges sont payées en retard
  • 30 jours: délai légal maximum de paiement à compter de la date de réception de la facture

J’étais dans le rouge

Nous croisons Alessandro Maita, indépendant actif dans le lettrage publicitaire. Il a dû faire appel à des avocats spécialisés pour récupérer ses créances. “Je crois que tous les freelances ont déjà vécu cette situation. Et quand cela arrive, on veut tout abandonner”. Les plus grosses difficultés, Allessandro les a connues avec les grandes entreprises. “Cela m’arrivait assez souvent de devoir puiser dans ma trésorerie personnelle parce qu’elles ne payaient pas endéans les 30, voire 60 jours”. Aujourd’hui, Alessandro est décidé : il ne travaille plus jamais avec des entreprises de ce calibre. “J’étais dans le rouge !”

Freelance, seul maître à bord

Mais alors, comment s’assurer de récupérer son argent dans les délais ? Plusieurs stratégies peuvent être envisagées. Certaines, moins coûteuses, peuvent être mises en place de manière individuelle et offrent une efficacité toute relative. D’autres, plus onéreuses, font intervenir un tiers et vous donnent généralement satisfaction. Grégory Desmot donne quelques astuces.

  • Règles claires : avant d’entamer un projet, il est primordial d’établir des conditions de paiement bien claires avec votre client. Joignez vos conditions générales à vos contrats et vos Délais de paiement, modes de paiement acceptés ou encore pénalités en cas de retard. Tout est alors clair.
  • Options de paiements flexibles : vous diminuez le risque de retard en multipliant les canaux de paiement Même si cela concerne une infime partie des raisons invoquées par vos clients. Offrez-leur la possibilité de payer par virement bancaire, carte de crédit ou via des plateformes de paiement en ligne.
  • Logiciel de facturation : cet outil est un plus au sein de votre comptabilité. Oubliez la facturation via Le logiciel de facturation permet notamment de paramétrer des envois de mails aux clients et d’échelonner des échéances de relances automatiques. “Cela peut être assez pénible de réaliser cette tâche manuellement et on n’est jamais à l’abri d’un oubli”.
  • Escompte sur facture : En cas de retards de paiement répétitifs, il est possible de proposer ce type d’avantage à vos clients. Un escompte sur facture permet de payer sa dette avant la date mentionnée sur la facture en échange d’une remise. “Cela peut fonctionner, mais ce n’est pas fréquemment utilisé”. Et certaines compagnies risquent de rester insensibles à de telles considérations, préférant conserver une trésorerie intacte le plus longtemps possible.
  • Acomptes ou paiements échelonnés : si vos projets sont de grande envergure, vous pouvez proposer à vos clients de vous payer en plusieurs tranches tout au long du projet ou de vous verser une avance. Cela pourrait ainsi vous éviter des problèmes de trésorerie.
  • Recouvrement : une option de dernier recours… “Faire appel à des spécialistes du recouvrement coûte entre 8% et 13% du montant des factures à honorer. Sans garantie de résultat.”

4% de votre facture pour la tranquillité

De son côté, Cegid offre la possibilité à ses clients (freelances, TPE, PME et grandes entreprises) de déléguer leurs factures. “C’est simple : vous nous cédez votre facture, nous vous avançons la trésorerie en 48h et nous nous occupons ensuite de récupérer l’argent auprès de vos clients”, explique Grégory Desmot.

L’entreprise essaie alors de trouver la façon la plus courtoise de se faire payer. “Nous pouvons toujours proposer des délais supplémentaires et nous évitons toute attitude de harcèlement vis-à-vis des clients”. Une manière de procéder qui vous permet de conserver une relation cordiale avec vos commanditaires.

En termes d’investissement, la commission est de 3,95% de la facture que vous leur cédez. “C’est toujours mieux qu’un découvert à la banque. Pour rappel, si vous étiez dans le cas, vous devriez payer environ 17% par an à l’institution financière”.

Une bouffée d’oxygène en trésorerie

En tant qu’indépendant, Alessandro Maita travaille avec Cegid depuis le début. “À l’époque de mes problèmes de trésorerie, c’est le seul service qui m’aurait été utile. Une sorte de bouffée d’oxygène”. Mais pas de miracle, semble-t-il : « Cegid ne finançait que vos factures si le client était une société et présentait un indice scoring favorable. » Oubliez donc les personnes physiques ? Ce n’est plus notre politique souligne Grégory Desmot.

Top 5 des plaintes des freelances en Belgique :

  • Retard de paiement
  • Tarifs inadaptés
  • Instabilité des revenus
  • Manque de contrats
  • Charge administrative lourde

Continuez sur votre lancée :

Bastien Craninx
Bastien Craninx est journaliste et copywriter freelance. Affamé d'histoires à raconter et exalté par les mots et leurs sonorités, il dévoue sa plume aux sujets d'hier et d'aujourd'hui. Particulièrement intéressé par le monde de l'entreprise, il aime en décortiquer les rouages et mettre en lumière ses évolutions, ses secrets, ses nouveautés. Voir tous les articles de #Bastien Craninx