Blockchain : pour un bouleversement du monde du travail
Popularisée avec la cryptomonnaie, la blockchain gagne de plus en plus de terrain dans le monde du travail. Et pour cause, le système sur lequel repose la technologie est révolutionnaire. Petit tour d’horizon des nouvelles opportunités professionnelles que la blockchain peut offrir.
La Blockchain, qu’est-ce que c’est ?
On pourrait décrire cette technologie comme un énorme tableur qui répertorie l’ensemble des transactions dans un ordre bien précis et de manière publique. “C’est une base de données inaltérable, transparente, décentralisée, sécurisée et traçable de tous. Un système autonome à la scalabilité infinie”, explique Geremino Leto, membre de Walchain, le réseau wallon qui se donne pour mission de valoriser et de favoriser la blockchain dans notre pays. Au sein de cette technologie, on retrouve notamment l’utilisation de Smart Contracts (ou contrats intelligents), un code informatique facilitant l’exécution d’accords contractuels sans avoir recours à un intermédiaire.
La révolution en marche
La technologie de la blockchain est à la fois une révolution technique et idéologique. “À côté de la prouesse mathématique (évoquée plus haut), on retrouve un bouleversement des mentalités et de la vision de la gouvernance”, poursuit Geremino Leto. “On touche en effet ici à des notions de pouvoir, de redistribution des avantages/gains ou encore d’autonomie et de responsabilité”. Un point repris largement par de nombreux observateurs estimant que, grâce à la Blockchain, nous ne serions plus esclaves de nos données. Nous en reprendrions le contrôle.
Le monde du travail en ébullition
L’idée est de savoir en quoi cette innovation majeure dans le domaine informatique aura un impact sur le monde du travail. Et il ne faut pas chercher bien loin pour cibler ses nombreux atouts :
Aujourd’hui, les gens ont besoin de prendre part aux décisions. Ils veulent avoir un impact et se sentir engagés réellement.
L’avènement des DAO (Decentralized Autonomous Organisation) : toute organisation qui adopterait la blockchain pourrait ainsi développer un nouveau type de gouvernance. Les communautés ainsi créées pourraient alors se fédérer au sein d’une infrastructure décentralisée. “C’est, en soi, une nouvelle manière de gérer les projets, les start-ups ou les entreprises. Aujourd’hui, les gens ont besoin de prendre part aux décisions. Ils veulent avoir un impact et se sentir engagés réellement. La blockchain permet cette transition”.
Il est par exemple tout à fait possible de lier certaines étapes spécifiques d’un travail freelance au paiement de l’employeur. Adieu les risques d’impayés !
Des freelances à l’esprit plus léger : les freelances pourront troquer la lourdeur administrative à laquelle ils doivent généralement faire face contre des relations de travail plus agiles et moins bureaucratiques. “Et pour cause, la technologie de la blockchain permet l’authenticité et la certification des données”, explique Geremino Leto. Les conventions, les contrats, les facturations et les paiements sont donc sécurisés et automatisés sur le réseau. Il est par exemple tout à fait possible de lier certaines étapes spécifiques d’un travail freelance au paiement de l’employeur. Adieu les risques d’impayés !
Un gain de productivité : les Smart Contracts constituent un atout majeur et un outil très puissant en termes de productivité. L’organisation des échanges étant confiés à un processus informatique, tous les frais liés aux transactions seront donc réduits. Mais l’efficacité sera également renforcée. “Pensez à un notaire par exemple. En un clic, l’intégralité de ses documents seront signés et toutes les parties seront payées/débitées. Grâce à la technologie de la blockchain, les professionnels pourront se concentrer sur leur core business, c’est-à-dire le contenu et les relations de qualité avec leurs clients”.
Des litiges plus vite résolus : si la prise en charge de litiges entre deux parties peut souvent prendre du temps dans un système plus centralisé, ils se voient bien plus vite résolus au sein d’une communauté basée sur la technologie de la blockchain. Comme toutes les données et les preuves du désaccord sont transparentes, authentifiées et accessibles publiquement, les décisions sont souvent prises sans tergiversation. De plus, elles peuvent servir de références aux autres prestataires et indépendants qui se retrouveraient dans la même situation.
C’est également encore un gain en termes de productivité pour les entreprises et les PME qui trouveraient plus rapidement les profils et les prestataires freelances qui leur correspondent vraiment.
Un recrutement renforcé : l’une des principales difficultés dans le recrutement reste l’exposition des profils à la recherche d’emplois. “Lors d’un entretien d’embauche, il n’est pas rare qu’un candidat n’arrive pas à faire valoir correctement son expérience et ses compétences. Pire encore, il peut les exagérer ou les inventer”. Cette incertitude disparaît avec la technologie en présence puisque les informations données d’un côté comme de l’autre sont validées par le système. C’est également encore un gain en termes de productivité pour les entreprises et les PME qui trouveraient plus rapidement les profils et les prestataires freelances qui leur correspondent vraiment. Sans parler du suivi de carrière et du ciblage des besoins en termes de formation. Un mode de fonctionnement plus aisé pour les RH.
Les freins au système
Malgré ses nombreux atouts, la blockchain peine encore à développer son plein potentiel. L’un de ses aspects les plus problématiques reste la méconnaissance de cette technologie de la part du public. “La plupart des gens associent la blockchain à l’illégalité et aux détournements de fonds”, explique Geremino Leto. “Ils ne comprennent pas que la blockchain est une technologie et qu’elle n’est en aucun cas responsable des actions illégales des gens qui l’utilisent”.
La blockchain a donc un grand avenir devant elle dans le monde du travail mais il faudra du temps avant qu’elle ne se généralise.
C’est aussi l’atout majeur de la blockchain qui fait fuir ceux qui y trouveraient pourtant le plus leur compte : son côté décentralisé. Et pour cause, cela impliquerait un changement total de tous les processus de gestion d’une entreprise en passant par l’ensemble du système informatique. Cela demanderait donc un repositionnement idéologique (en supprimant toute hiérarchie), un coût en installation, un coût humain et un coût en formation. La blockchain a donc un grand avenir devant elle dans le monde du travail mais il faudra du temps avant qu’elle ne se généralise.
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