Savoir rebondir en pleine crise du Coronavirus : les freelances témoignent (1/2)
Prévoir l’imprévisible. C’est probablement une des leçons à tirer de ces derniers mois. Rencontre avec trois freelances pour lesquels Covid-19 n’est pas que le nom d’un virus, mais également celui d’une période encore inédite de leur carrière dans la Talent Economy : Élodie Maenhout – spécialiste en ‘parenthèses plaisirs’ (Pépites), Benoit Dessaucy – social media manager, et Rafaël Lopez – vidéaste.
Le coronavirus a-t-il impacté vos activités ?
« Je me souviens parfaitement du moment où tout à comme basculé. J’étais dans ma chambre d’hôtel à l’étranger, dans le cadre d’un nouveau projet. Et vu le caractère international de la proposition, l’annonce du lockdown fut synonyme de retour en Belgique. Un vrai choc, pour moi et pour mes ambitions. Au-delà du défi de devoir travailler à la maison avec mon épouse, elle-même en télétravail, et mes enfants encore en bas âge, mes missions n’ont pas été trop affectées. J’ai la chance de pouvoir travailler avec des clients qui ont les reins solides, et surtout dans un secteur où la Covid-19 est déjà un vecteur de communication en soi », explique Benoit.
Selon Élodie, le coronavirus n’a pas eu d’influence sur ses activités, mais les a carrément interrompues. « En résumé, en janvier je suis remontée en selle après un congé de maternité assez bousculé. J’étais pleine d’espoir en abordant le mois de mars. Mais l’annonce du lockdown a été le déclencheur de l’annulation de toutes mes missions et autres team buildings. Très vite j’ai eu l’idée de créer les ‘pauses-Covid’, des rendez-vous via Zoom, qui permettent aux entreprises de maintenir à distance le lien avec les équipes. »
« Oui, mes prestations de vidéaste exigent une présence sur place. Mes activités ont été mises sur pause pendant quelques semaines. Du temps libre que j’ai consacré à la réflexion. Je me suis occupé de ma famille et de moi-même. Une période d’oxygénation qui a abouti à un tout nouveau projet de live streaming. La réponse parfaite, lorsque le présentiel fait défaut en entreprises. », souligne Rafaël.
Élodie Maenhout se définit, entre autres, comme facilitatrice de Sens. Elle propose aux entreprises de se reconnecter en toute simplicité.
Benoit Dessaucy est social media manager freelance. Que ce soit sur le plan stratégique ou opérationnel, il aide les entreprises à se positionner sur les réseaux sociaux.
Graphiste de formation, Rafaël Lopez est vidéaste freelance dans l’événementiel (privé & professionnel). Il se définit aussi comme un self-made-man (et fier de l’être).
Quelles leçons retirez-vous de cette période ?
Pour les activités d’Élodie, le présentiel est la clé. « C’est alors que je fais la différence. Mais j’avoue que j’ai été forcée de me tourner vers le numérique, et que j’avais même sous-estimé son potentiel. Pendant le lockdown, j’ai organisé mon premier webinaire sur le thème du mind mapping. Mon ambition était d’obtenir 10 inscriptions, et j’ai finalement parlé devant 175 participants ! La leçon est donc qu’il est possible de maintenir son authenticité même via un écran. »
« Sans hésitation : l’importance de l’hétérogénéité de son réseau. Pour sortir d’une éventuelle impasse, il faut pouvoir compter sur une base solide. Je me suis rendu compte que mon réseau était probablement trop sectoriel, et je dois donc travailler sur la diversification », signale Rafaël.
Benoit, quant à lui, avait tout de suite compris qu’il y aurait un ‘nouveau normal’. « J’ai redéfini mon offre basée sur mes forces et mes talents. La leçon a été de donner du sens aux choses et de travailler sa capacité à rebondir. »
Comment imaginez-vous l’avenir ?
« Cette crise est un moment de questionnement. Mon avenir est désormais piloté par un nouvel objectif : consolider la relation client, être toujours prêt, et limiter l’incertitude. Cela passe par une redéfinition de l’offre et un focus sur mon propre épanouissement », exprime Benoit.
Pour Élodie, l’avenir sera fait d’un mix de présentiel et de numérique : « J’ai revisité mon offre. Je pense que pour des formations simples, le digital mérite amplement sa place. Ce qui est moins vrai pour le volet ‘facilitatrice’ de mes activités. Une chose est certaine, j’aspire à un retour aux contacts, c’est vital ! »
Quel est votre ultime conseil pour les freelances qui nous lisent ?
Benoit : Prenez le temps de structurer votre offre, et misez sur la formation continue, voire le coaching.
Élodie : Lâchez prise et remettez-vous en question. L’objectif est de (re)démarrer, sans pour autant vouloir être parfait.
Rafaël : prenez du recul et observez. Ce n’est pas la première crise que nous vivons, et pourtant on semble vite oublier les leçons du passé.
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