"Exploring the future of work & the freelance economy"
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Passer du freelancing au salariat, pourquoi ?

Le passage du salariat vers le freelancing est un sujet abondamment abordé et souvent mis en valeur. Mais le chemin inverse est également emprunté par certains. Virginie, Thomas et Valérie l’ont fait. Pour nous, ils lèvent le voile sur leurs parcours atypiques.

Virginie, la fibre de l’entrepreneuriat vs le besoin de relationnel

Virginie Guiberteau, 45 ans, a toujours eu la fibre de l’entrepreneuriat et l’envie de lancer son affaire. Début 2020, après avoir soigneusement préparé son projet, elle quitte son job de salariée en expertise comptable pour se lancer comme Home organizer à son compte. « Je voulais aider les gens à mettre de l’ordre dans leur intérieur, mais le COVID a débarqué pile à ce moment-là. Les gens ont passé des mois confinés chez eux et en ont profité pour… ranger. Donc pour moi, c’était mort. Il fallait rebondir. »

Elle ne renonce pas et tente tout de même l’expérience freelance en lançant un service d’aide à la prospection pour entrepreneurs. Mais, faute de clientèle et en manque de contacts sociaux, elle finit par retourner au salariat en juin 2022. « Ça devenait difficile financièrement, et sans collègues et seule devant mon ordinateur, je me sentais vraiment isolée ».

Thomas, le besoin que ça bouge vs l’insécurité

Thomas De Wilde, 31 ans, a passé quelques années à dessiner les contours de son job idéal. Après des expériences peu concluantes comme employé dans le marketing, il goûte au freelancing de 2017 à 2020. Mais le coronavirus va, une fois encore, venir jouer les trouble-fête. Travaillant alors comme externe dans une société de médias, on lui propose de passer salarié. « En plein COVID, je ressentais de plus en plus l’insécurité liée à mon statut de freelance. L’avenir semblait incertain. »

Thomas a plutôt du mal à dire « non » à ses clients. Il est submergé de travail. Il accepte sans trop d’hésitation de redevenir employé. « J’ai retrouvé le plaisir d’avoir des collègues et surtout, j’ai arrêté de vivre le stress du freelancing. Devoir tout recommencer à chaque mission, se refaire accepter, gagner la confiance des collègues. Être toujours un peu stressé par l’aspect financier. » Thomas est encore passé d’entreprise en entreprise pendant quelques années mais aujourd’hui, « salarié dans une start up où ça bouge, je me sens enfin à ma place et épanoui au travail. »

Valérie, le freelancing dans les gènes vs un emploi sur mesure

Quant à Valérie Claessens, 49 ans, être indépendante est dans son ADN :  « J’avais un oncle entrepreneur et j’ai toujours eu envie de l’être aussi, sans savoir dans quoi. » C’est finalement dans le marketing que Valérie se lance comme freelance en 2007, après 10 ans en tant qu’employée. Elle travaille surtout pour des grosses boîtes et y côtoie quotidiennement des collègues salariés peu épanouis par leur travail. « Je décide alors de me lancer dans le coaching professionnel et j’entame en parallèle de mes missions des formations dans ce domaine. »

En 2018, bpost lui propose une mission de 2 ans comme coach sur le terrain… en tant qu’employée. « C’est exactement ce que je voulais développer comme nouvelle activité freelance, mais on me le proposait en tant que salariée. Ça m’arrangeait un peu moins mais j’avais la garantie d’avoir beaucoup d’autonomie. » Son petit détour par la case salariat durera finalement 5 ans, avant de redevenir freelance dans une autre entreprise tout en continuant à développer en parallèle son activité de coaching professionnel.

L’aversion des processus lourds, de la lenteur et de la monotonie

Une certitude revient souvent dans ces parcours mouvementés : l’aversion de la monotonie et de la lenteur. Virginie, Thomas et Valérie veulent tous trois que les choses bougent vite et surtout, avoir de l’impact. « Je dois avoir beaucoup de liberté, beaucoup d’impact. Sinon, je me lasse. » explique Thomas. Pour Virginie aussi, son bien-être au travail passe par deux conditions : « Je dois bénéficier d’une grande autonomie dans ma fonction et il faut que les choses aillent vite. » Idem pour Valérie : « Il me faut de l’impact, de la diversité et de l’autonomie. »

Freelance ou salarié, le statut importe peu

« Le statut importe peu, finalement. Le plus important est de trouver une fonction stimulante dans un environnement dont les valeurs et la vision nous correspondent. » conclut Virginie.

Même constat pour Thomas : « Aujourd’hui, je fais toujours du marketing digital, mais dans un environnement très stratégique et tactique, qui évolue très rapidement. C’était ça, la clé de mon épanouissement au travail ».

C’est aux entreprises de suivre le mouvement et d’atténuer au maximum la différence entre les employés et les freelances.

Pour Valérie, la seule de ces trois talents à être à nouveau freelance, la conclusion est identique : le statut importe peu. Mais elle nuance tout de même en ajoutant que « le salariat peut vite devenir une contrainte si les règles de l’entreprise sont trop figées et trop en décalage avec l’évolution du monde du travail. C’est aux entreprises de suivre le mouvement et d’atténuer au maximum la différence entre les employés et les freelances, car il est aujourd’hui très facile de créer sa propre boîte. En quelques clics, on passe d’un statut à l’autre. »

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Catherine Degryse
Mordue de langue française, Catherine aime écrire et jouer avec les mots. L’entreprenariat, l'épanouissement au et par le travail, les carrières atypiques sont autant de sujets qui la passionnent et qu’elle se plaît à décortiquer et raconter ! Catherine houdt van het geschreven woord. Ondernemerschap, voldoening halen uit je werk en atypische carrières zijn onderwerpen waar ze met veel passie over vertelt en schrijft. Voir tous les articles de #Catherine Degryse