SLUIT MENU

Le freelance en 2022 est un travailleur heureux

Le rapport de Freelancermap sur les conditions de travail des freelances a livré ses résultats. Autant le dire, il est très positif. Le freelance moyen est un travailleur satisfait, peu importe d’où il provient et le secteur dans lequel il est actif. Quant à son avenir, il s’annonce prometteur.

Comme chaque année depuis 6 ans, Freelancermap réalise son étude annuelle sur les conditions de travail des freelances dans le monde entier. L’enquête de la plateforme en ligne qui connecte les entreprises et les freelances dans le secteur de l’IT est toujours une occasion de prendre la température de ce type de travail bien particulier. Et cette année plus qu’auparavant, les résultats étaient particulièrement attendus. Deux années après le choc économique planétaire subi par la pandémie de Covid-19, beaucoup étaient curieux – voire craintifs – de découvrir les résultats. Mais force est de constater qu’en 2022, le statut de freelance semble très bien se porter à travers le monde.

Nouvelles opportunités

Le rapport explique notamment cette bonne santé par la raréfaction des talents dans de nombreux secteurs clés. Mais aussi et surtout par la pandémie elle-même. Cette dernière aurait accéléré l’assimilation du travail freelance dans toutes les entreprises, peu importe leur taille, et aurait été un élément déclencheur offrant de nombreuses possibilités aux indépendants en recherche de nouvelles opportunités professionnelles. Et ce, pas uniquement en Europe ou en Amérique du Nord, mais également en Amérique latine (17% de freelances en plus que l’année dernière) et surtout en Afrique qui totalise une augmentation impressionnante de 1000% de nouveaux travailleurs freelances depuis 2021.

Une satisfaction à tous les niveaux

Ce constat positif s’applique autant aux faits qu’aux ressentis des travailleurs. Le freelance moyen en 2022 serait, en effet, particulièrement satisfait de son statut (87% des sondés), ne craindrait pas de perdre son gagne-pain (73% des sondés) et décrirait majoritairement sa situation économique comme (très) bonne (64%). L’étude pointe d’ailleurs une nette augmentation du revenu horaire par rapport à l’année dernière. En moyenne, un freelance gagne 10$ de plus qu’en 2021. Et, ce serait les experts en SAP (progiciel de gestion intégré) qui bénéficieraient du plus gros revenu horaire (120$ de l’heure). Une ombre au tableau est cependant encore à déplorer : la diversité du statut. En effet, le travail freelance reste encore et toujours massivement un travail d’homme puisque seuls 17% de femmes ont décidé d’embrasser ce type de carrière professionnelle (2% de plus que l’année dernière).

Une histoire de mecs ?

Sans compter que ce manque de diversité s’accompagne également d’une différence significative du point de vue financier. En moyenne, une femme gagnerait ainsi 84$/h (pour 4 206$ net par mois) alors que son homologue masculin empocherait jusqu’à 100$/h (pour 6 668$ net par mois). Les femmes gagneraient ainsi près de 16$ de moins qu’un homme. À noter cependant que cette discrimination n’entacherait en rien la satisfaction par rapport à leur revenu (64% des femmes se déclarent satisfaites de leur revenu contre 66% des hommes) et que 52% d’entre elles envisagent même d’augmenter leur chiffre d’affaires cette année.

94% des freelances le resteront

Quoiqu’il en soit, l’avenir du travail freelance semble avoir pris un tournant décisif. Un freelance sur deux s’attend à ce que le “marché des projets” reste le même en 2022 (un marché vu comme “bon” par 64%)  et 42% imaginent même une amélioration de la situation. C’est donc sans étonnement que 94% d’entre eux ont annoncé qu’ils souhaitaient continuer sur la même voie professionnelle dans les années à venir. Et ce, même si beaucoup (61%) considèrent que leur gouvernement n’offre pas un encadrement suffisant à leur développement. Les travailleurs concernés ont également ciblé les secteurs les plus porteurs dans les années à venir : la Cybersécurité (67%), l’Intelligence Artificielle (65%), les services cloud (55%) ou encore le Big Data (41%).

Pendant ce temps-là en Belgique

En parallèle de l’étude réalisée par Freelancermap, l’UCM (en collaboration avec Unizo et Graydon) sortait également son troisième rapport annuel sur le freelancing en Belgique. Et, les résultats sont assez proches de ceux délivrés par Freelancermap. Qu’il s’agisse de la surreprésentation des hommes (73%), du tarif horaire (le tarif horaire médian étant entre 70 et 90€) ou de la volonté des freelances de conserver ce statut spécifique dans les 5 prochaines années (58,9%), les chiffres pointent en effet dans la même direction.

Enfin, tout comme dans l’étude réalisée par Freelancermap, le rapport belge souligne que la crise sanitaire a permis d’augmenter la demande de freelances et que cette dernière n’est pas prête à diminuer. Pas moins de 54,7% des entreprises ont ainsi décidé de poursuivre leur collaboration avec des freelances en 2022 et 11% d’entre elles ont même déclaré qu’elles augmenteraient le recours à une telle main-d’œuvre à l’avenir.

Autres chiffres intéressants

L’étude de Freelancermap va bien entendu plus loin dans l’analyse des conditions des freelances. Elle développe d’autres idées tout aussi intéressantes:

  • En termes de revenu par rapport aux fonctions exercées, ce sont les consultants (113$) et les managers (108$) qui tirent leur épingle du jeu
  • Le top 3 des revenus les plus élevés selon le secteur sont : le trafic / le transport / la logistique (123$/h), les assurances (113$/h), la banque / la finance (110$/h)
  • 59% des freelances pensent gagner plus que leurs homologues travaillant à temps plein
  • L’une des raisons majeures de devenir freelance était lindépendance et lopportunité de devenir son propre patron (76%). La seconde raison (avoir de meilleures opportunités de plus hauts revenus) arrive bien loin derrière avec 49%
  • En moyenne, un freelance a déjà 12 ans dexpérience professionnelle avant de se lancer
  • L’âge moyen d’un freelance débutant est de 37 ans, celui des freelances en activité est de 46 ans
  • Le plus gros challenge des freelances en 2022 est l’acquisition de nouveaux projets (56%). La balance vie privée – vie professionnelle vient en second lieu (36%)
  • La plus grande qualité personnelle d’un freelance est reconnue comme étant sa capacité à communiquer (71%)
  • Un travailleur freelance prend 25 jours de congé par an, travaille en moyenne 45 heures par semaine et complète environ 12 projets chaque année
  • Il fait principalement valoir ses services dans son réseau professionnel (76%) et via les plateformes de freelancing (73%)

Continuez sur votre lancée :

Bastien Craninx
Bastien Craninx est journaliste et copywriter freelance. Affamé d'histoires à raconter et exalté par les mots et leurs sonorités, il dévoue sa plume aux sujets d'hier et d'aujourd'hui. Particulièrement intéressé par le monde de l'entreprise, il aime en décortiquer les rouages et mettre en lumière ses évolutions, ses secrets, ses nouveautés. Voir tous les articles de #Bastien Craninx