Connor Heaney, CEO EMEA de CXC Global: “L’avenir est aux freelances”
Connor Heaney, actuel CEO EMEA de CXC, a rejoint CXC Global en février 2015. Sa mission : bâtir un pôle européen de toutes pièces. Au départ, pas de client, de revenu, de partenaire… Rien. Désormais, il peut s’enorgueillir avec légitimité des 12 pays européens qui ont un siège d’exploitation CXC. La société belge a été créée en mars 2020 et vient de se voir attribuer à Bruxelles une licence Federgon.
Partenariats
Un portefeuille de clients plutôt impressionnant : Medtronic, Capgemini, Relx (ex-Reed Elsevier), Boeing, Google, PayPal, eBay et bien d’autres. Parmi son réseau de partenaires, on retrouve des organisations connues comme Allegis Global Solutions, Tapfin (Manpower Talent Solutions) et Alexander Mann Solutions. Le tout assorti de partenaires technologiques : Beeline, Netive, Simplify.hr, Teamtailor, WorkLlama, Randstad. Force est de constater que l’entreprise d’origine australienne a réussi à se faire un nom en Europe. Monard Law est également l’un des partenaires belges, tout comme NextConomy depuis janvier 2022. Connor Heaney précise que 90 % de son activité est le fruit de partenariats.
Quelques réflexions concernant l’avenir du travail
Voici l’épisode 8 de la série « Le CEO se dévoile ». NextConomy y discute avec des CEO de leur vision de l’avenir du travail. Comment voient-ils le monde du travail et le marché de l’emploi évoluer ? Comment réagissent-ils face aux opportunités et aux menaces ? Quelle est leur vision du monde ?
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Proposer des débouchés aux indépendants
Sa vision de l’avenir au travail met d’emblée l’accent sur une croissance structurelle ultérieure du nombre de freelances. « Nous sommes en droit et en obligation de veiller à ce que les freelances aient accès à des débouchés plus nombreux et de meilleure qualité, où qu’ils se trouvent dans le monde. » Nous ne devons donc certainement pas oublier le grand « réservoir » de poissons que représente l’Afrique. De nombreux travailleurs jeunes et hautement qualifiés y sont encore laissés pour compte à tort. « Eux aussi pourraient collaborer. » (ndlr : Lisez la politique de Silverfin en matière de talents) Un meilleur rapprochement conduira à un meilleur revenu et à une qualité de vie plus agréable pour un nombre croissant de freelances. Faire appel aux freelances constitue aussi une bonne solution pour remédier aux carences existantes et constantes des équipes en place. Mais l’approche envers les freelances est tout à fait différente de celle exercée sur les travailleurs permanents. « Des employeurs ont encore à faire évoluer leurs mentalités et revoir leurs préjugés en la matière. L’employeur qui souhaite faire appel à des freelances doit accepter la confiance qui leur est accordée, car ils sont les mieux placés pour effectuer leur travail. Ils ont vraiment besoin de moins de conseils et de consignes que les travailleurs permanents. En optant pour la flexibilité du modèle freelance, un employeur peut également s’attendre à une meilleure productivité, une efficacité supérieure et même davantage d’innovation. »
L’approche envers les freelances est tout à fait différente de celle exercée sur les travailleurs permanents. « Des employeurs ont encore à faire évoluer leur mentalité et à revoir leurs préjugés en la matière. » (Connor Heaney, PDG de CXC EMEA)
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Relever les défis sociaux
« Trop de travailleurs subsistent dans le gig economy, qui ne devraient pas être freelance. » Moins de choix, d’autonomie, de droits et de protection… ces freelances restent accrochés à des petits boulots. » Connor Heaney approuve sans réserve la nouvelle proposition européenne visant à leur accorder une plus grande protection et à leur donner un statut de salarié ou d’intérimaire.
De plus, selon lui, une organisation se doit de proposer des débouchés à tous, y compris aux minorités. La diversité et l’inclusion représentent une obligation morale pour les employeurs actuels. CXC lui permet de communiquer d’excellents chiffres : 70 % des 4 000 « contractuels » de CXC sont des femmes et 1/3 des équipes de direction aussi. En Irlande, CXC a même été officiellement labellisé pour la diversité.
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Faire face à la vague d’automatisation
L’évolution encore floue de la main-d’œuvre due à l’automatisation et à la numérisation inquiète Connor. « Nos entreprises et les autorités n’ont pas encore apporté de réponse structurelle aux effets de l’automatisation et de la robotisation. Quels emplois vont être supprimés, et quels métiers vont être créés ? Les jeunes reçoivent-ils une formation adaptée aux emplois (encore en partie méconnus) de demain ? » Parce qu’une formation intensive pour un emploi qui disparaît aujourd’hui risquerait d’être une tentative vaine …
« On a bien fini par remplacer les chevaux, n’est-ce pas ? » Il y a 35 ans, l’économiste Wassily Leontief utilise cette analogie du remplacement des chevaux, alors, élément essentiel de l’économie mondiale, par l’introduction du moteur à explosion. Il répondait aux personnes qui prétendaient que la technologie ne remplacerait vraiment jamais le travail humain.
« L’homme comme « bête de somme » est-il aussi en voie de disparition ? Que faire si le marché du travail numérisé ne parvient plus à procurer à des millions de personnes un salaire décent ? » Connor Heaney n’y va pas par quatre chemins…
« On a bien fini par remplacer les chevaux, n’est-ce pas ? »
(citation étonnante de l’économiste Wassily Leontief)
Les phrases incontournables
Concluons avec la surprenante et belle devise latine qui a marqué sa carrière : » gloria ab intus ». (la gloire de l’intérieur) Avec cette devise de son célèbre St Malachy’s College de Belfast, il souligne qu’il ne faut jamais se comparer aux autres. « Vous êtes le seul à pouvoir jauger vos réalisations. Puisez votre ambition au plus profond de vous-même. Tirez votre satisfaction en réalisant vos propres objectifs ! »
Ma philosophie ? Gloria ab intus !
(Connor Heaney, CEO CXC EMEA)
À propos de CXC
Depuis 1992, CXC recrute, accueille et paie vos intérimaires, travailleurs mobiles et freelances. Comme mentionné plus haut, CXC aide les grandes entreprises à gérer comme il se doit leur personnel intérimaire, partout dans le monde. Les pas moins de 400 salariés de la société australienne offrent désormais leurs services à des clients dans 50 pays du monde entier depuis 30 bureaux nationaux différents. CXC Europe emploie 120 personnes (chargés de relations, juristes, compliancy officers, profils financiers). La société opère principalement depuis l’Irlande, le Royaume-Uni, la Pologne et l’Inde.
Les services proposés par CXC évoluent vers une gestion des talents plus active du fait de la complexité croissante du marché, de la réglementation, de la technologie et de la demande en progression des clients. CXC entend devenir un relais de confiance des fonctions RH et Procurement, en prenant la responsabilité de toute la main-d’œuvre en remplacement.