« L’IA pour résumer mes entretiens, pas pour les réaliser »
Le recrutement sans l’IA serait-il un peu comme une frite sans mayo ? Personne ne peut en nier la valeur ajoutée. Au sein du groupe SThree, on a décidé d’embrasser cette technologie comme assistant et accélérateur à plusieurs niveaux. Et les premiers résultats sont là : le client, le candidat et le recruteur sont gagnants. Rencontre avec Vanessa Wouters, Head of Huxley Belgium, la branche Tech du partenaire mondial spécialisé dans le recrutement de talents STEM.
Spoiler : les compétences évoluent
L’intelligence artificielle bousculerait-elle les métiers “white collar” ? La réponse est probablement dans la question. Mais zoomons sur le secteur STEM. Plus particulièrement sur le volet Technologie que Vanessa Wouters, Head of Huxley Belgium, connaît comme sa poche. « Ce ne sont plus les mêmes profils qui séduisent. On passe de l’exécution à l’automatisation et on observe une montée en compétence des candidats. » Nous y voilà. Les profils gagnants sont ceux qui présentent une capacité à superviser les résultats de l’IA, de valider des processus. « Le remplacement n’est pas brutal. Disons que les rôles se redessinent, que les compétences s’élargissent. »
L’assistant, pas le remplaçant
L’IA assiste, elle ne remplace pas. C’est la forte conviction de Vanessa. Et certainement dans son métier où tout se joue dans la relation avec les candidats consultants. Oui, l’IA gère (une partie) du préscreening des candidats. Oui, l’IA gère l’automatisation de l’analyse de données. « Mais le ‘fit’ ne s’arrête pas aux compétences techniques et à des cases cochées par un algorithme. Prenez l’exemple de l’alignement avec la culture d’entreprise. C’est capital. » Et ça, ce n’est pas l’affaire de l’IA selon la spécialiste de Huxley. « Le relationnel et notre capacité à créer un lien authentique figurent parmi nos atouts majeurs. L’IA en a d’autres, nous sommes donc complémentaires. »
Nous passons d’une ère d’analyse de données factuelles à une ère où l’IA nous assiste de manière très pertinente.
Des outils pour maximiser le potentiel
Chez Huxley, la marque Tech de SThree, l’IA s’installe au sens propre comme au figuré. Une migration sans précédent est en cours vers une plateforme CRM cloud dédiée au recrutement et au staffing. L’IA est bien sûr au rendez-vous et l’objectif est d’optimiser l’interconnexion interne avec d’autres systèmes IT. « Ma première impression est très claire : nous passons d’une ère d’analyse de données factuelles à une ère où l’IA nous assiste de manière très pertinente. Je veux que chaque collaborateur découvre son vrai potentiel en laissant l’IA automatiser le reste. Pour le manager, c’est un game changer : reportings chronophages automatisés et gain de temps à consacrer à son équipe. »
Briefing efficace cherche réseau STEM
Le matching et la mise en relation des entreprises avec des candidats sont une question de rapidité. À ne pas confondre avec empressement. Et c’est déjà là que l’IA entre dans la danse. « Je passe beaucoup de temps sur le terrain. Mais quand le besoin est là, une réunion à distance tombe à pic pour le client. De mon côté, l’automatisation de l’enregistrement et de la transcription de la conversation nous fait gagner un temps précieux. » Avec le briefing complet structuré par l’IA en quelques secondes, Vanessa et ses équipes peuvent directement activer leurs réseaux et ainsi faire la différence face à la concurrence. « L’IA est donc là pour résumer mes entretiens, pas pour les réaliser. »
L’authenticité l’emporte toujours. Évitons le trop “robotique”.
L’IA comme appui intelligent pour des entretiens plus riches
En y regardant de plus près, l’IA a encore d’autres atouts pour les collaborateurs d’Huxley Belgium. Pendant une interview, l’assistance sur les questions clés à poser peut s’avérer très utile. « Nous connaissons bien sûr notre métier. Mais l’IA est capable de nous rappeler certaines questions impératives ou pertinentes que nous n’aurions pas encore posées à nos candidats.
Au rayon L&D de SThree, nous disposons déjà de bots qui assurent les jeux de rôle pour les recruteurs. Pour le futur, Vanessa pense aussi à l’aide dans le cadre de la création de contenu et des offres de mission. « J’imagine un agent AI entraîné sur notre tone of voice, notre vocabulaire et nos spécificités. Mais pas trop vite, car je suis persuadée que l’authenticité l’emporte toujours. Évitons le trop ‘robotique’. »
Entreprise recherche profils STEM hybrides
Selon Vanessa, la nouvelle réalité des entreprises consiste donc dans la montée en compétences IA. Une opportunité qui l’emporte sur la simple augmentation des effectifs. La tendance ? Des profils hybrides. « Je ne vais pas généraliser, mais nos clients ne recherchent, par exemple, plus de Data scientists. Ils recherchent des Data scientists avec de l’expérience en IA. Le candidat qui a la corde du “machine learning” ou des chatbots à son arc a une longueur d’avance. » L’ère du spécialiste isolé est donc révolue. Place au spécialiste boosté à l’IA.
Des profils STEM qui facilitent l’adoption de l’IA
L’IA qui assiste au recrutement est une chose. Mais qu’en est-il du recruteur qui assiste le client dans l’intégration de l’IA ? « Bien sûr, nous jouons un rôle important dans la transformation IA de nos clients. Pas sur le plan technologique, mais sur celui des talents. Nous avons tout simplement ajouté cet ingrédient à notre recette d’analyse des besoins. Nous challengeons aussi une certaine culture de la méfiance des entreprises par rapport à l’IA. Nous devons comprendre de manière transparente pour proposer des profils auxquels les clients n’auraient peut-être pas pensé. Nous avons réussi au moment où nous plaçons des consultants STEM heureux d’apporter leur valeur ajoutée.
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