« Une entreprise ne peut plus régir toutes ses relations de travail dans un contrat type fixe. »
Filip Baptist, qui travaille pour le groupe Securex depuis 27 ans, en occupe le poste de CEO depuis 3 ans. Ses responsabilités dans différents services lui ont valu de connaître le secteur et l’entreprise comme personne d’autre. Lors d’un entretien avec NextConomy, il expose trois tendances importantes et résolument actuelles dans le domaine du travail.
Voici l’épisode 3 de la série « Un.e CEO se dévoile ». NextConomy y discute avec des CEO de leur vision de l’avenir du travail. Comment voient-ils le monde du travail et le marché de l’emploi évoluer ? Comment réagissent-ils ? Y voient-ils une opportunité ou plutôt une menace ? Quelle est leur vision du monde ?
Les bons résultats de l’entreprise me réjouissent, les clients satisfaits me ravissent, les collaborateurs épanouis me font plaisir.
Donner la priorité aux collaborateurs
La crise sanitaire liée au coronavirus a rendu caduc le vieil adage « Le client est roi ». « De l’idée du ‘customer first’, nous évoluons précisément vers celle du ’people first’. La culture des jeunes salariés et les suites du confinement pénible font que les CEO sont toujours plus nombreux à réaliser ce que leurs managers RH savent peut-être depuis longtemps : la satisfaction du personnel est primordiale, car elle est la base de la réussite commerciale et financière. »
Securex y accorde également plus d’importance, tant au sein de l’entreprise qu’avec ses clients, dans une optique de durabilité. « Nous estimons que nous avons la responsabilité sociale de motiver nos clients à faire davantage pour la santé physique et le bien-être mental des membres de leur personnel et de leurs équipes. Nous défendons l’idée de relations de travail éthiques et durables, même si nous devons parfois heurter nos clients au passage. »
Nous défendons l’idée de relations de travail éthiques et durables.
Réfléchir autour des limites de la flexibilité
Le débat actuel sur la flexibilité témoigne également d’une évolution des mentalités concernant le travail. « Alors que la flexibilité relative aux statuts et aux horaires de travail était auparavant essentiellement une question d’employeur, nous constatons aujourd’hui, après la période de télétravail obligatoire, un regain d’intérêt pour le mode de vie sans contrainte horaire et de lieu auprès des professionnels du savoir. Certains jeunes salariés qui veulent plus d’autonomie demandent même à devenir indépendants. »
Une entreprise ne peut plus régir toutes ses relations de travail dans un contrat type fixe. Le nombre de dérogations et d’exceptions est bien trop important, même par service ou direction régionale. « La numérisation entraîne la pérennisation d’un « travail hybride » flexible. Nous nous réjouissons de satisfaire en grande partie ce besoin des employés. Nous réclamons une présence minimale au bureau d’un jour par semaine, principalement pour les entretiens avec les clients et les réunions avec les collègues. Mais nos équipes plus ou moins autogérées se doivent de veiller à ce que la qualité du service reste garantie. Certaines d’entre elles devront donc être présentes 3 à 4 jours par semaine. Nous suivrons de près cette avancée et l’évaluerons en temps utile. Dans le cadre de notre campagne ‘New Way of Working’, nous pouvons apporter à nos clients une aide et des conseils judicieux à cet égard. »
Une entreprise ne peut plus régir toutes ses relations de travail dans un contrat type fixe.
Accueillir les freelances à bras ouverts
Securex emploie également beaucoup d’intérimaires et de freelances. « Notre département RH doit être responsable de l’ensemble de la main-d’œuvre, et pas seulement des personnes sous contrat permanent. Fort heureusement, les RH ont une vision claire de l’ensemble de nos effectifs, sans tenir compte des statuts en vigueur. Les RH mettent également en place un véritable service à l’égard des freelances.
Je constate un changement notable, notamment chez les jeunes travailleurs du savoir. Nous considérions auparavant comme normal que les jeunes acquièrent de l’expérience et une meilleure connaissance d’eux-mêmes en « courant » d’un emploi à l’autre jusqu’à ce qu’ils trouvent leur véritable vocation. Aujourd’hui, je vois des jeunes qui veulent suivre ce parcours en parallèle. Ils occupent déjà l’un ou l’autre poste plus ou moins permanents et viennent ensuite ici pour postuler à un contrat freelance deux jours par semaine… ».
Notre département RH doit être responsable de l’ensemble de la main-d’œuvre, et pas seulement des personnes sous contrat permanent.
Mon leitmotiv
« À titre de dirigeant, j’éprouve une énorme satisfaction et une grande énergie à voir nos collaborateurs s’épanouir.
Les bons résultats de l’entreprise me réjouissent, les clients satisfaits me ravissent, les collaborateurs épanouis me font plaisir. Selon moi, les bons résultats d’une entreprise découlent d’une stratégie orientée client. Ils ne peuvent être atteints que si les collaborateurs sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes. Je souhaite, en ma qualité de CEO de Securex, poursuivre dans cette voie. »
Un personnel en pleine croissance fait mon bonheur.
À propos de Securex
Securex propose aux starters, entrepreneurs et entreprises un service complet dans les domaines de l’administration du personnel, du calcul des salaires, de la prévention et du bien-être, du déploiement des talents et des assurances sociales. Au cours de l’année 2020, coronavirus en prime, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 285 millions d’euros. Ses 32 bureaux occupent 1 600 personnes qui sont au service de 57 000 entreprises et de 136 000 indépendants en Belgique, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Espagne.