De la passion au business model : le mode d’emploi svp ?
En tant que freelance, comment susciter un besoin sur le marché ? Comment identifier les attentes de votre public et les combiner à votre passion ? Après 10 ans de freelancing, Jean-François Bodart a (enfin) trouvé sa passion. Découvrez comment il l’a transformée en business qui roule.
« Ce n’est qu’à 42 ans, après dix ans de freelancing, que j’ai découvert ce que j’aimais vraiment faire », confie Jean-François Bodart (Jef pour les intimes). D’abord consultant en business development, il est aujourd’hui formateur en vente B2B.
Comment as-tu trouvé ta niche ?
Jef: « Difficile à dire. C’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule. Ai-je trouvé le créneau, ou le créneau m’a-t-il trouvé ? En tant que consultant, je passais de moins en moins de temps à accomplir certaines tâches et de plus en plus à montrer à mes clients comment les réaliser eux-mêmes. Je sentais que motiver mes clients et leurs équipes jouait un rôle de plus en plus important. Et là, j’ai compris : je suis moins un consultant que je ne suis un formateur. »
Ai-je trouvé le créneau, ou le créneau m’a-t-il trouvé ?
« J’ai pris la décision de franchir le pas, même si je savais que ce n’était pas sans risque. J’ai bel et bien senti l’impact financier. Mais j’ai fait en sorte de rendre cette reconversion viable pour ma famille et moi. Concrètement, je me suis donné un an pour réussir cette transition. Pendant cette période, j’ai continué à exercer mes activités de consultant tout en me familiarisant avec le métier de formateur. »
Comment as-tu trouvé ta nouvelle audience ?
« J’étais déjà très actif sur LinkedIn à l’époque. J’ai eu la chance que mon réseau corresponde également au public cible de mes formations. Seul mon message a changé. J’ai joué cartes sur table et mes contacts ont pu suivre ma reconversion. »
La passion seule ne paie pas les factures.
« En pratique, cela signifiait que je devais revoir mon image de marque, adapter complètement mon offre et imaginer un nouveau business model. »
« C’était surtout cette dernière étape qu’il fallait découvrir. Un domaine totalement nouveau pour moi. En tant que consultant, j’étais payé à la journée. Mais ce n’est pas le cas en tant que formateur. Tu investis énormément de connaissances et d’énergie dans une formation, que tu transmets ensuite en peu de temps, et ton groupe se met au travail. Déterminer le bon prix n’a pas été évident. »
Quels conseils donnais-tu aux freelances pour trouver leur marché ?
« Je remarque souvent que les freelances commettent la même erreur: mettre en avant leur expertise de manière maladroite. Ils excellent dans leur domaine, mais ne parviennent pas à le traduire en besoins concrets pour leurs clients potentiels. Ils montrent ce qu’ils savent faire. Mais ça, le client s’en fiche. Ce qu’il veut savoir, c’est comment vous, en tant que freelance, vous allez résoudre son problème grâce à votre expertise. »
« En tant que freelance, vous devez au moins avoir l’esprit entrepreneurial et mettre en place des actions commerciales et marketing proactives. »
« La passion est une chose, mais une entreprise ne peut pas uniquement reposer là-dessus. La passion seule ne paie pas les factures. Il faut apprendre à penser comme un entrepreneur. Et si vous n’y connaissez rien en marketing, vente, image de marque ou finance, entourez-vous de freelances compétents dans ces domaines. Travailler à sa passion reste un travail difficile. »
“Mais plus tu peux travailler en suivant ta passion, plus tu aimes ce que tu fais.
Quel conseil donnerais-tu aux freelances qui n’ont pas encore trouvé leur passion ?
« Expérimentez. Travaillez pour différents clients et acceptez différentes missions qui vous semblent intéressantes. Essayez également d’approcher vous-même des clients pour lesquels vous aimeriez travailler. »
« Essayez également de traduire votre expertise en différentes possibilités. Vous pouvez par exemple écrire en tant que rédacteur pour des multinationales, pour des start-ups ou apprendre à de jeunes entrepreneurs à rédiger des textes pour le web. Les possibilités ne manquent pas. »
« Et surtout, suivez votre instinct. En affinant votre recherche, vous trouverez votre voie petit à petit. Et dites-vous bien que vous ne trouverez pas immédiatement toutes les réponses à vos questions. Donnez-vous le temps de découvrir ce que vous aimez vraiment faire. Cela m’a pris des années. Et c’est OK. »
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