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Marché de l’emploi sous tension en Belgique : intentions de recrutement en recul et pénuries de talents en hausse

La Prévision Nette d’Emploi perd 5 points par rapport au trimestre précédent et affiche toujours un solde positif à +18%, tandis que 80% des employeurs sondés en Belgique par ManpowerGroup éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants.

Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup publié ce jour, les employeurs belges prévoient de ralentir le rythme des embauches au cours du  prochain trimestre. En effet, sur les 510 employeurs sondés fin janvier par ManpowerGroup, 36% prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de juin 2023, tandis que 18% d’entre eux prévoient de les réduire. 43% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi  – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur positive de +18%. C’est une baisse de 5 points par rapport au trimestre précédent et de 16 points par rapport au 2ème trimestre 2022.

 

Lors de cette édition, ManpowerGroup a également réalisé son enquête annuelle sur les pénuries de talentsQuatre employeurs belges sur cinq (80%) éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants, et près d’un sur cinq (17%) affirme même éprouver de grosses difficultés à trouver les bons profils. Les pénuries de talents sont en hausse de 4 points rapport à l’an dernier (76%). La Belgique se situe au-dessus de la moyenne mondiale (77%) et figure parmi les pays les plus impactés au niveau européen (7ème place sur 22).

« Dans le contexte de grande incertitude qui persiste, le marché de l’emploi reste fortement sous tension » explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Deux réalités se télescopentD’une part, comme l’indique notre enquête, les pénuries structurelles de main-d’oeuvre s’accentuent,  mettant en péril le développement de nos entreprises. D’autre part, les employeurs doivent ajuster leurs effectifs en raison de la conjoncture économique qui reste défavorable et de l’indexation des salaires qu’ils ont dû intégrer dans leur structure de coûts. Cela explique la prudence accrue et le recul de la Prévision Nette d’Emploi pour le second trimestre. Cependant, les dernières projections de la Banque Nationale et de la Commission européenne indiquant que le risque de récession devrait être écarté en Belgique, montrent que notre économie continue à résister aux vents contraires, et cela devrait nous pemettre d’entrevoir la seconde partie de l’année avec un plus d’optimisme. »

Perspectives d’emploi contrastées et difficultés de recrutement dans les trois régions

Les employeurs des trois régions du pays rapportent des intentions de recrutement positives pour le prochain trimestre. C’est en Wallonie que le climat d’embauche devrait être le plus favorable : la Prévision Nette d’Emploi atteint +28%, en hausse de 10 points par rapport au trimestre précédent. Dans les deux autres régions, les employeurs prévoient de ralentir le rythme des embauches. A Bruxelles, la Prévision Nette d’Emploi perd 11 points en comparaison avec le trimestre précédent pour atteindre +21%, tandis qu’elle enregistre une baisse de 9 points en Flandre pour atteindre +10%, son niveau le plus faible depuis deux ans.

Depuis l’an dernier, les difficultés de recrutement se sont encore accentuées dans les trois régions et les pénuries de  main-d’œuvre touchent 84% des employeurs en Wallonie, 80% des employeurs à Bruxelles et 76% des employeurs en Flandre.

Le secteur IT recrute mais peine à trouver les talents digitaux

Les employeurs des 9 secteurs d’activité sondés prévoient de créer de nouveaux emplois d’ici la fin du mois de juin, même s’ils rapportent des prévisions en recul dans sept d’entre eux par rapport au trimestre précédent. Ce sont les employeurs du secteur IT qui anticipent l’activité de recrutement la plus forte (+29%), suivis par les employeurs du secteur des Biens de Consommation/ Services/Horeca/Retail et du secteur de l’Energie (tous deux à 25%). Les perspectives d’emploi restent relativement favorables dans les secteurs des Soins de santé/Sciences du vivant (+21%), des Services de communication (+18%) et du  Transport/Logistique/Automobile (+17%). A l’inverse, les intentions de recrutement les plus faibles sont rapportées par les employeurs des secteurs des Services Publics/Education/Autres (+14%), le secteur de la Finance et de l’Immobilier (+12%) et le secteur de l’Industrie manufacturière/Construction/ Agriculture & Pêche (+11%).

Aucun secteur n’est épargné par les pénuries de talents. Comme l’an dernier, c’est dans le secteur IT que les employeurs éprouvent les plus grosses difficultés de recrutement. 86% d’entre eux peinent à trouver les bons profils sur le marché de l’emploi. Les employeurs issus du secteur des Soins de santé/Siences du vivant et du secteur Biens de Consommation Services/Horeca/Retail rencontrent le même niveau de difficulté (86%). Les pénuries de main-d’œuvre restent également importantes dans le secteur de la Finance et de l’Immobilier (82%), Services Publics/Education/Autres (+80%), le Transport/Logistique/Automobile (75%) , l’Energie (75%) ainsi que dans l’Industrie manufacturière/Construction/ Agriculture & Pêche (73%). Enfin, c’est dans le secteur des Services de communication que les difficultés sont les moins élevées (68%).

L’enquête révèle  également que ce sont les micro-entreprises (< 10 travailleurs) et les grandes entreprises (≥ 250 travailleurs) qui éprouvent les plus grandes difficultés à remplir leurs postes vacants (83%).

Hard et Soft skills les plus recherchées

L’enquête de ManpowerGroup a identifé les profils et les compétences les plus recherchés par les employeurs, tant au niveau des hard skills que des soft skills.

Au niveau des hard skills, ce sont les profils IT & Data , les ingénieurs, les fonctions logistiques, les profils Sales & Marketing et les fonctions fabrication et de production qui sont les plus difficiles à pourvoir.

Au niveau des soft skills, les employeurs belges recherchent aujourd’hui en priorité chez les candidats, dans l’ordre : la responsabilité/fiabilité/discipline, la résilience/adaptabilité, l’esprit d’initiative, la capacité à analyser et résoudre des problèmes, et la soif d’apprendre/curiosité.

« Face aux pénuries de main-d’œuvre qui frappent tous les secteurs et quasiment toutes les fonctions, les employeurs doivent plus que jamais recruter et gérer leur personnel en mettant l’accent sur le potentiel des individus plus que les diplômes. Cela leur permettra d’élargir leur vivier de talents en se montrant plus créatifs dans leur façon d’attirer et de retenir les talents. Aujourd’hui, les recruteurs doivent se baser davantage sur la capacité d’apprentissage des candidats et sur les soft skills, qui gagnent en importance dans un environnement en perpétuelle évolution. » conclut  Sébastien Delfosse.

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