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Pension d’indépendant : à quoi s’attendre ?

À quoi un indépendant peut-il s’attendre en termes de pension ? Sans doute plus que ne le veut la croyance populaire. Mais toujours moins que les salariés. Pourtant, les choses vont dans le bon sens. Aujourd’hui, l’indépendant a de plus en plus les cartes en main pour faire jeu égal avec les salariés.

Quelques dates-clé pour la pension d’indépendant

1984 : À partir de 1984, on commence (enfin !) à calculer la pension des indépendants en fonction de leurs revenus réels. « Jusqu’alors, elle était calculée sur la base d’un revenu forfaitaire qui ne reflétait pas les revenus réellement gagnés. » explique l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI).

1997 : Le législateur met en place une pension minimum garantie pour le salarié et l’indépendant.

2021 : c’est la fin du coefficient de correction qui était jusqu’alors appliqué aux revenus pris en compte pour le calcul de la pension des indépendants, pour corriger le fait qu’ils payaient moins de cotisations sociales qu’un salarié, ce qui n’est plus le cas.

Un alignement des pensions, de quoi faire jeu égal ?

« Les éléments sont aujourd’hui réunis pour qu’un indépendant puisse prétendre à la même pension qu’un salarié, mais dans les faits, la pension des indépendants reste inférieure à celle des salariés. » explique le Service fédéral des Pensions (SFPD).

Ainsi, actuellement, « si la pension moyenne du salarié est d’environ 1300€ par mois, celle de l’indépendant n’est encore que de 1060€ » alerte Hugues Bocquet de Yago, courtier en assurances.

Toutefois, ces chiffres peuvent effrayer mais il faut garder à l’esprit que toutes les années pendant lesquelles le régime des pensions des indépendants était moins favorable pèsent encore dans le calcul.

«Et, grâce à ces différentes évolutions, la tendance va progressivement s’inverser. » rassure l’INASTI. Pour atteindre, à l’horizon 2050, un équilibre entre les pensions des salariés et des indépendants.

… si l’indépendant fait les bons choix !

« Indépendant, le terme parle pour lui ! » sourit l’INASTI. En effet, si le système est désormais aligné pour les salariés et les indépendants, ces derniers ont choisi de prendre leur carrière en main. Il en va de même pour leur pension. Ils doivent être bien informés et poser les meilleurs choix pour s’assurer une pension décente. Deux points a minima méritent leur attention :

1. Calcul de la pension : trouver le bon équilibre

Le calcul de la pension de l’indépendant se fait sur la base de ses revenus professionnels nets, soit après déduction des charges et cotisations sociales. L’indépendant doit donc penser à sa carrière sur le long terme et garder en tête que ce qu’il gagne et paie comme impôts affectera le montant de sa pension.

2. Dispenses de cotisations : à éviter tant que possible

« En cas de difficultés financières, les indépendants peuvent avoir recours à des dispenses de cotisations. Ces périodes ne sont évidemment pas prises en compte dans le calcul de la pension et tirent donc celle-ci vers le bas ! » prévient le SFPD. Il vaut mieux contacter sa caisse d’assurances sociales pour essayer de trouver une solution alternative.

Quelques chiffres…

Concrètement, à quoi équivaudra votre pension d’indépendant ? Difficile à dire. Le SFPD évoque un taux de remplacement de 60% pour les salariés. « Pour les indépendants, ce taux est plus difficile à évaluer, notamment parce que leurs revenus sont plus diversifiés. » complète Yago.

À noter qu’actuellement, la pension minimum garantie pour les salariés et les indépendants s’élève à  1 532,82 EUR brut mensuels pour une carrière complète (45 ans) et à condition d’avoir travaillé au moins 2/3 de celle-ci.

Pour vous faire une idée, rendez-vous sur www.mypension.be où une estimation de votre pension est disponible sur la base de votre situation actuelle. Il y a aussi un outil de simulation qui vous permet d’estimer l’impact d’un changement de revenus ou de situation. Attention, le SFPD insiste : « Cela n’offre aucune garantie ! Il ne s’agit que d’une estimation. »

… que vous pouvez améliorer !

« Pour compenser la perte de revenus que vous connaîtrez lors de votre pension, il est indispensable de prendre les meilleures dispositions dès aujourd’hui ! » martèle Yago. « L’État a mis en place des contrats d’épargne fiscalement intéressants pour les indépendants, faiblement taxés (16 à 20%) et déductibles fiscalement, comme la PLCI et l’EIP. En tant qu’indépendant, n’hésitez pas à vous faire conseiller et à prendre une pension complémentaire dès le lancement de votre activité. » poursuit-il. En effet, il se murmure que le législateur va mettre fin à la possibilité de « rattrapage » (épargner pour des années passées) actuellement offerte par certains de ces contrats.

Il faut donc s’y prendre à temps !

En cas de questions sur votre pension, vous pouvez téléphoner au 1765 ou vous rendre sur le site www.inasti.be dédié aux indépendants.

N’hésitez pas également à contacter un courtier en assurances pour vous faire conseiller.

 

Continuez sur votre lancée :

Catherine Degryse
Mordue de langue française, Catherine aime écrire et jouer avec les mots. L’entreprenariat, l'épanouissement au et par le travail, les carrières atypiques sont autant de sujets qui la passionnent et qu’elle se plaît à décortiquer et raconter ! Catherine houdt van het geschreven woord. Ondernemerschap, voldoening halen uit je werk en atypische carrières zijn onderwerpen waar ze met veel passie over vertelt en schrijft. Voir tous les articles de #Catherine Degryse